Journée d´étude régionale 2017 du CRIAVS Rhône-Alpes : Violences sexuelles en institution
Vendredi 17 mars 2017 de 8h30 à 17h
Journée d´étude régionale 2017 du CRIAVS Rhône-Alpes
CRDP de Grenoble
11 avenue du Général Champon
Avec K. Argalski, M. Balandier, W. Bodkin, B. Bouzid, Dr Nedjma Labbas, C. Labbé, Dr P. Legrand, C. Mennereau, J. Soustre…
Entrée libre sur réservation : pour vous inscrire, cliquer ICI
L’actualité de ces dernières années donne à voir une violence inattendue, nous plongeant parfois dans une certaine sidération. Pourtant, elle devient une « toile de fond » de notre quotidien, presque banalisée, car celle d’un autre, et d’apparence plutôt lointaine.
Mais qu’en est-il de la violence sexuelle qui surgit sur notre lieu de travail, sphère contenante pour laquelle soignants, éducateurs, administrateurs… œuvrons afin d’accueillir l’Individu dans sa vulnérabilité et pour la prise en charge la plus adaptée possible ? Nous en sentirions nous protégés ?
La maladie, somatique ou psychiatrique, le vieillissement, les conditions sociales…, nombreuses sont les situations de vie qui peuvent amener le sujet à être pris en place ou faire l’objet d’une mesure, à sa demande, à celle de sa famille ou de professionnels. Une situation qui peut être définitive ou bien passagère, mais qui vient rajouter à la vulnérabilité du sujet.
Le passage en institution oblige l’individu à s’adapter à cette situation nouvelle : un nouveau lieu, un nouveau cadre, un nouveau groupe, avec tous les enjeux psychiques que cela implique. Le professionnel doit donc y être vigilant, mais être attentif aussi à ce que l’accueil de cette personne en particulier, avec tout ce qu’elle amène dans la transmission inconsciente, génère dans le groupe, aussi bien des usagers que des acteurs du soin. « Quelle est son histoire, sa pathologie, sa capacité d’être en lien aux autres ? », et nécessairement « Dans quel lieu est-ce que JE travaille ? ». Des questionnements essentiels afin d’entendre la violence, car «Vivre ensemble» en produit forcément, qu’elle soit agie ou implicite, qu’elle soit celle d’un usager ou celle du prof essionne l, cette dernière étant surement la plus tabou d’entre toutes ; et elle est d’autant plus déstructurante quand elle s’opère du côté du sexuel.
Le cadre, symbolisé par règlement intérieur, est le garant de la Loi, du «bien vivre ensemble», il assure la contenance et la sécurité de tous, mais il est aussi au risque de l’infantilisation de l’usager, et particulièrement quand il vient toucher à la question de la sexualité. Sur quels repères se basent les professionnels concernant la question de la sexualité en institution ? Qu’en est-il pour chacun des normes et des déviances suivant sa place dans l’institution, mais aussi dans sa subjectivité ? Qu’en est-il de la question du consentement et du désir lorsque le placement en institution de la personne découle d’une mesure de protection ? Quelle est la place de la libido, énergie vitale au développement somato-psychique, présente depuis la naissance et tout au long de la vie du sujet ? En la déniant, nous, acteurs du soin, ne devenons-nous pas les agents précipitants d’un passage à l’acte ? Ou bien, parce que nous pensons détenir les compétences qui soignent, qui soulagent, pouvons-nous pour autant tout maîtriser ? Quelle est la place de l’humain dans tout cela ? Et comment articuler le cadre avec la réalité du terrain parfois tellement opposés ?
Comment chacun se débat avec la question du sexuel ?
Lors de cette journée d’étude nous vous proposerons donc d’aborder les violences sexuelles en institutions autour des notions du corps, du consentement, de l’éthique, du tabou … avec les interventions de différents orateurs.